Les psychologues ne cessent de le marteler : leur discipline devrait systématiquement figurer dans les programmes des concours menant au professorat. Pourtant, le monde de l’éducation peine à considérer cette matière comme fondamentale. Éclaircissements.
L’intérêt de la psychologie pour les enseignants
La science de la psychologie a accumulé des connaissances considérables dans les méthodes d’apprentissage ces dernières années. Des savoirs qui englobent aussi bien les processus de socialisation que les aptitudes cognitives à proprement parler. On pense notamment à l’impact de l’affectivité sur la mémoire de l’élève.
À l’inverse, les formations de l’éducation sous-estiment encore trop les avantages d’une formation en psychologie pour les enseignants. Certes, les programmes actuels des Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation (MEEF) comportent une dose de psychologie. Un progrès certes, mais le chemin est encore long. En effet, pour devenir enseignant, c’est d’abord le niveau bac 5 qui est exigé. Quelle que soit la discipline choisie.
Un peu de psychologie dans le CRPE
Pour enseigner en école primaire, collège, lycée et université, il faut généralement obtenir le concours de recrutement correspondant. CAPES, CAPET, CAPLP ou agrégation, les concours destinés aux secteurs secondaire et universitaire ne comportent pas de sciences de l’éducation. Dans le primaire, le Concours de Recrutement des Professeurs des Écoles (CRPE) est mieux pourvu. Il existe une épreuve de connaissance du système éducatif. Les développements neurobiologique, affectif et psycho-cognitif de l’enfant y sont abordés, mais là encore sans approfondissement. Pour espérer acquérir quelques repères solides en psychologie de l’enfant, il existe heureusement l’option MEEF. Cette dernière est accessible sur concours avec un bac 3.
Les MEEF, bien dotées en psychologie de l’apprentissage
Il existe 32 formations MEEF en France. À Lyon un Master MEEF destiné aux futurs candidats au CRPE comporte une discipline intitulée « psychologie de l’enfant et théorie des apprentissages ». Cette formation, dispensée ici par l’Université Catholique de Lyon, a saisi toute l’importance de la matière dans les processus d’apprentissage. La psychologie de l’enfant y est enfin considérée comme un facteur essentiel de sa réussite scolaire dès la maternelle.
Les facs de psychologie
Reste la voie royale : les facs de psychologie. Elles sont une trentaine en France. La fac de psychologie de Lyon propose par exemple un Master permettant d’accéder au métier de psychologue clinicien. Une approche globale, qui peut bien sûr déboucher aussi sur le concours de professeur des écoles par exemple.
Les enseignants souhaitant acquérir des connaissances en psychologie peuvent recourir à la formation continue. Ces formations longues ou courtes permettent d’approfondir diverses thématiques liées à la psychologie de l’enfant. Cette implication individuelle peut aussi conduire à une certification reconnue par le système éducatif.