Cette année, encore, la France a souffert d’une canicule sans précédent, affichant un record de 45,9°C à Gallargues-Le-Montueux, en juin. Dans le Sud, notamment dans le Gard et l’Hérault, la chaleur a fait d’importants dégâts, comme peuvent le témoigner de nombreux apiculteurs. Avec le réchauffement climatique, quel est l’avenir de nos abeilles ? Depuis août 2017, elles sont officiellement reconnues comme une espèce en voie de disparition. Voici le bilan.
Canicule de juin 2019 : les conséquences pour les apiculteurs
Le réchauffement climatique est un désastre écologique. Ceux qui le nient encore auraient dû être là, fin juin dernier, quand les ruches du Sud de la France ont tragiquement fondu. Pour des abeilles en bonne santé, une ruche doit être maintenue à environ 35°C. Une température tout à fait naturelle il y a encore quelques années, régulée par le mouvement des abeilles.
Seulement, voilà, sous un soleil de plomb, les abeilles n’ont pas pu ventiler l’intérieur des ruches et la cire a malheureusement fondu. Un apiculteur, situé à Montpellier, a ainsi perdu 80 ruches en cette fin de juin. Il ne se doutait alors pas qu’un deuxième épisode caniculaire surviendrait un mois plus tard, fin juillet, et provoquerait de nouveaux dégâts. Au lieu de réaliser plusieurs tonnes de miel, les élevages ont effectué, en moyenne, deux cents kilos de miel en 2019.
Des milliers d’abeilles mortes à cause de la chaleur
Si les canicules de 2019 ont représenté un désastre économique dans l’apiculture du sud de la France, il s’agit avant tout d’une catastrophe écologique. Cet été, plusieurs milliers d’abeilles sont mortes en raison de la chaleur.
La fonte de la cire provoque un affaissement qui entraîne tout sur son passage, jusqu’à boucher les sorties des ruches. Les abeilles, ainsi que les reines, meurent engluées à l’intérieur, leur demeure se transformant en piège. Cette année, les apiculteurs ne se sont donc pas beaucoup servis de leur enfumoir, les récoltes étant impossibles.
Les prochaines années ne s’annoncent pas meilleures. Dans les ruches, les larves ont également été écrasées. La floraison 2019 n’ayant pas eu lieu et la ponte des reines étant majoritairement restreinte, les nouvelles générations d’abeilles ne sont pas renouvelées.
Les solutions pour préserver l’avenir des abeilles
Comment protéger les abeilles du réchauffement climatique ? Les apiculteurs n’ont plus le choix que de trouver des solutions rapides et efficaces. Beaucoup d’entre eux ont prévu, pour 2020, des transhumances inédites, en déplaçant les ruches en montagne.
Toutes les astuces sont bonnes à prendre. Un éleveur de l’Hérault, muni de sa combinaison d’apiculteur, a ainsi décidé de placer toutes ses ruches à l’ombre et de peindre leur toit en blanc. D’autres essaient de recouvrir les toits de tôle et de carton humide. Tous essaient de se préparer à l’été prochain, qui menace déjà leurs ruches du même sort.
Cette année, le climat a été la cause principale de la perte des abeilles. Pourtant, celles-ci sont déjà soumises aux effets des pesticides et aux attaques du frelon asiatique. Depuis le printemps dernier, les abeilles de France sont mal en point et les apiculteurs constatent une baisse de production de miel d’environ 65%.